LE MMA


LE MMA, discipline aux contours multiples


Discipline récente en France, le Mixed Martial Arts ou arts martiaux mixtes se caractérise par l’utilisation des techniques ‘’ ground and pound ‘’ regroupant percussions pieds-poing, saisies-projections et combat au sol.

Ainsi, on y retrouve des techniques utilisées en boxe, taekwondo, lutte, jiujitsu, boxe thaïe et autres arts martiaux. 

Comme à la boxe et au Taekwondo, les combats se déroulent au KO, TKO et, à défaut, aux points.

Comme à la lutte et au pancrace, on peut saisir l’adversaire, effectuer toutes sortes de projection et pratiquer des clés ou étranglements.

Mais voilà, les combats se déroulent dans une cage octogonale et les coups au sol sont permis.

Il a été démontré que la cage est utilisée pour éviter les projections hors champ qui peuvent causer de graves blessures tandis que la faible amplitude de mouvements lors des coups au sol réduit sérieusement leur impact sur le corps adverse.

Pour lever toute ambiguïté, la Primature avait demandé une analyse approfondie des conditions de la pratique du MMA. Un rapport parlementaire a donc été commandé.
  
Néanmoins, sans attendre les conclusions dudit rapport et pour des raisons plus ou moins opportunistes, des pseudo-politiciens ont demandé l’interdiction du MMA soit en infligeant une leçon de morale péremptoire soit en tentant de flatter les mauvais instincts.

Ainsi, le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, déclarait régulièrement : « Ces combats portent atteinte à l’intégrité physique et morale des combattants. Ce n’est pas du sport ».

Avant lui, en Décembre 2010, la Ministre Chantal Jouano n’hésitait pas à dire : « On ne va pas légaliser les combats de chiens ou de coq. C’est la même logique pour le MMA ». Le rapport parlementaire cite les titres de championne de France de cette dernière en ignorant totalement qu’elle n’a jamais été combattante. Ses titres ont été décernés des le cadre de concours de formes appelés Kata ( comme l’épreuve imposée en danse sur glace ) 


Réglementation du MMA, état des lieux

A l’étranger

En Europe

La réglementation actuelle repose sur une ambiguïté relevant de textes généraux où ce qui n’est pas interdit est permis.

Ainsi, le Conseil de l’Europe a émis une recommandation faite aux États membres de 1999 (R.99-11) sur l’interdiction de la lutte en cage.

De nombreux pays européens comme l’Allemagne, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la Suède, la Suisse et la Pologne autorisent complètement la pratique du MMA. 


Aux Etats unis

Aux Etats-unis, berceau des combats free fight, il appartient aux Etats de légiférer sur le MMA. 

Ainsi, l’Etat de New York a légalisé le MMA en 2016.

En réalité, c’est la commission athlétique du New Jersey qui a établi les « règles unifiées du MMA » (Unified Rules of Mixed Martial Arts) officiellement reconnues et adoptées à l'unanimité par l'Association of Boxing Commissions le 30 juillet 2009.

Contrairement à ce que laissent entendre les commentaires susvisés, le MMA est sérieusement encadré à l'étranger notamment au niveau des contrôles antidopage où des sévères sanctions sont prononcées et, contre toute attente, assumées par les combattants.

Ainsi, Dillashaw, le champion poids-coqs de l'UFC, détenteur du titre de mai 2014 à janvier 2016 et depuis novembre 2017, a décidé d'abandonner son titre à la suite d'un contrôle USADA positif réalisé dans l'état de New York. 
Dillashaw a été condamné à 10.000 euros d'amende et un an de suspension. Il a donc volontairement abandonné sa ceinture "par respect pour l'UFC et les autres combattants de sa catégorie". Pour la suite, ici.

En France

La France a transcrit la recommandation R.99-11susvisée dans l’article L. 331-2 du Code du Sport :  « l’autorité administrative peut, par arrêté motivé, interdire la tenue de toute compétition, rencontre, démonstration ou manifestation publique de quelque nature que ce soit, dans une discipline ou une activité sportive lorsqu’elle présente des risques d’atteinte à la dignité, à l’intégrité physique ou à la santé des participants ».

Néanmoins, outre que de nombreuses disciplines délégataires abritent une section ou comité MMA amateurs, plus d'une centaine de clubs ont été créés dont certains sont bénéficiaires de subventions diverses se sont développés. On peut compter aujourd’hui entre 40 000 et 50 000 pratiquants de MMA en France.

L’Etat a ensuite son rôle de régulation/répression en refusant d’accorder le bénéfice des dispositions de l'article L. 131-8 du Code du sport ni a fortiori de celles de l'article L. 131-14 de ce code. Ainsi, à défaut d'agrément, le MMA ne dispose pas de formation appropriée ce qui donne lieu à la multiplication d'" entraîneurs'' autoproclamés.

Le CSA a posé son veto pour empêcher la diffusion de combats free fiche d'UFC. Le Conseil d'Etat, saisi par Canal+ Sport, a rejeté la requête de cette chaîne TV française selon décision en date du 28.12.2009 avec des considérants assez surprenants dont voici quelques extraits en encadré.
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‘’ le Conseil supérieur de l'audiovisuel relève, d'une part, que, même si le K-1 peut apparaître moins dangereux que le combat libre, il présente plusieurs lacunes au regard des règles sanitaires et éthiques que défendent les pouvoirs publics : absence de réel contrôle ou de suivi de la santé des participants, menace potentielle pour l'intégrité physique des sportifs, forte suspicion de dopage, grande différence de poids entre combattants au sein de la catégorie des plus de 91 kilos et que, d'autre part, ces combats sont le fait d'organisateurs privés et s'inscrivent dans une logique commerciale qui n'offre pas les garanties souhaitables pour organiser et réguler la pratique  ()
‘’ les coups de pied et de genou peuvent être portés au menton et à la gorge, que le médecin ne peut faire arrêter le match qu'après l'accord du superviseur ()
‘’ en particulier, peuvent être portés à l'adversaire certains coups dangereux susceptibles de constituer, en l'absence de toute permission de la loi ou du règlement, des atteintes à l'intégrité physique sanctionnées par la loi pénale () ‘’
Conseil d'État, 5ème et 4ème sous-sections réunies, 18/12/2009, 310646
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Néanmoins, outre les multiples possibilités de visionnage de combats permises par  internet, des pay-per-view ou des abonnements à certaines chaînes privées connaissent un vrai succès.

Entretemps, une manifestation de MMA organisée et autorisée au Cirque d’Hiver à Paris en 2015 aurait mis le feu au poudre puisque les politiciens désireux de l'interdire auraient été avertis dix jours après le dépôt de la demande d’autorisation. Trop tard.


Depuis, voici la chronologie à venir de ce processus de légalisation.




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